Suite à l’identification de risques sanitaires dans la composition ou la fabrication des biscuits et farines BLEDINE, les autorités béninoises ont interdit leur vente et leur consommation sur tout le territoire. Cette mesure exceptionnelle met en lumière les enjeux cruciaux de la sécurité alimentaire, interroge la capacité de contrôle des États et renforce l’urgence de protéger les consommateurs, particulièrement les plus vulnérables, partout en Afrique.
Le gouvernement béninois, par l’intermédiaire de ses autorités sanitaires, a suspendu la commercialisation et la consommation des produits BLEDINE suite à des contrôles ayant révélé des risques sanitaires dans la composition ou la fabrication de ces aliments pour enfants. Cette décision s’inscrit dans un contexte africain où les maladies d’origine alimentaire restent une menace majeure : chaque année, 600 millions de personnes sont malades et 420 000 en meurent, avec une exposition accrue pour les enfants et populations fragiles. Au nombre des produits visés, il y a :
- Blédine croissance céréales vanille et lait 12 mois, étui 400 g, avec plusieurs lots portant des dates limites de consommation comprises entre le 11 et le 12 septembre 2026 ;
- Blédine biscuit dès 6 mois, Blédina 400 g, avec des lots datés entre le 3 et le 5 septembre 2026.
Les distributeurs sont invités à retirer ces produits des rayons, stocks et circuits de distribution, tout en relayant l’information à leurs différents réseaux. Les consommateurs doivent selon les autorités, cesser immédiatement la consommation en rapportant les produits aux points de vente et en signalant tout incident lié à leur usage au ministère de la Santé.
Risques identifiés
Les analyses ont pointé principalement trois types de risques. Il s’agit de la présence potentielle de contaminants (microorganismes pathogènes, résidus chimiques), des ingrédients non conformes aux normes locales et internationales. On parle également de défauts d’hygiène dans la production ou la chaîne d’approvisionnement. La nécessité d’analyses de laboratoire poussées est souvent soulignée pour vérifier la conformité de chaque lot.
Procédure réglementaire au Bénin
Au Bénin, la Direction de l’Agroalimentaire et l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments sont généralement les organes en charge. Après alerte et contrôle, une enquête est menée, incluant des prélèvements et l’analyse en laboratoire des produits. Des décisions d’interdiction ou de retrait sont prises dès confirmation d’un risque, avec possibilité pour les fabricants de fournir des contre-expertises.
Comparaisons régionales
Le Bénin n’est pas isolé : le Sénégal a mis en place un guide de bonnes pratiques pour la restauration de rue et renforcé ses contrôles avec des dispositifs adaptés APS (2023-10-16). En Algérie, des campagnes de prévention et de formation sont systématisées pour anticiper les risques d’intoxication APS (2023-10-16). Ces démarches rejoignent les recommandations internationales de vigilance active et de contrôle produit CERFAM (2025-06-07).
Impacts sur la santé publique
La santé publique reste la priorité. Les maladies alimentaires peuvent se traduire par des intoxications aiguës, des infections chroniques et la dénutrition, particulièrement chez les enfants et les personnes dites « à risque » CERFAM (2025-06-07). Les principaux dangers concernent les enfants, nourrissons et personnes immunodéprimées. Ces groupes présentent une susceptibilité accrue aux contaminations : fièvre, diarrhée, vomissements, maux de ventre sont à surveiller chez les plus petits. Selon l’OMS, les enfants paient un lourd tribut avec des conséquences parfois irréversibles sur leur santé CERFAM (2025-06-07).
Conséquences à court et long terme
À court terme, des symptômes d’intoxication alimentaire peuvent apparaître rapidement après l’ingestion. Sur le long terme, la consommation répétée d’aliments contaminés augmente le risque de maladies chroniques, voire des retards de croissance chez l’enfant. Le suivi épidémiologique est recommandé afin de repérer l’apparition de cas groupés CERFAM (2025-06-07). Il est conseillé aux professionnels de santé de signaler tout cas suspect d’intoxication liée à la consommation des produits incriminés aux autorités sanitaires, afin de faciliter la traçabilité. Cela comprend la réalisation de prélèvements, le suivi des patients et la transmission systématique d’informations lors d’alertes sanitaires CERFAM (2025-06-07).
Campagnes de sensibilisation grand public
La communication reste un axe majeur. « N’achetez ni ne consommez les lots concernés, vérifiez scrupuleusement l’étiquetage, privilégiez les alternatives sûres et locales». Pour toucher tous les publics, il convient d’utiliser la radio, les marchés, les relais communautaires, les affiches dans les centres de santé et l’éducation familiale : 70% des consommateurs africains déclarent déjà préférer acheter des marques alimentaires locales selon les informations rapportées par Agence Ecofin
Soutien aux alternatives locales et relance économique
L’interdiction de certains produits doit être l’occasion d’encourager une production locale mieux contrôlée, conforme aux normes sanitaires. Accompagnement technique, soutien aux PME et labels de qualité sont des leviers à renforcer Agence Ecofin (2024-11-08). Cette dynamique peut favoriser l’économie locale et restaurer la confiance des consommateurs.
📚 Pour en savoir davantage
- CERFAM (2025-06-07) – Sécurité sanitaire des aliments : la science en action…
- Agence Ecofin (2024-11-08) – 70% des consommateurs préfèrent les marques locales
- APS (2023-10-16) – Sécurités alimentaire et sanitaire: des mesures préventives
