En Afrique, l’arrivée de la téléphonie mobile et du réseau internet dans les années 1990 a transformé profondément les systèmes éducatifs et les techniques d’apprentissage. Le contexte africain eu égard à un enseignement traditionnel dominant peine à suivre cette transformation en raison de l’absence des techniques numériques. Assurément, les systèmes éducatifs, de l’école à l’université, sont confrontés à un contexte de profondes mutations. Avec l’ambition de fournir aux apprenants les moyens « appropriés » et « adaptés » d’apprendre, « de faire », « d’être » et de « décider » individuellement et collectivement dans un environnement complexe en perpétuel mouvement.
Les technologies numériques, généralement considérées non seulement comme un des « leviers prioritaires » mais aussi comme une « révolution numérique » capable de « changer » le rapport des apprenants avec le processus même de transmission des connaissances.Pour comprendre l’urgence pour les autorités éducatives de travailler à une insertion du numérique dans l’enseignement, nous avons rencontré un technopédagogue.Au micro de Radio Afrique Santé, il a relevé l’urgence pour l’école béninoise de se démarquer petit à petit de cet enseignement classique qui ne laisse pas d’autres chances à l’apprenant. Pour lui, il est indispensable dans un monde en pleine mutation de recourir à la technopédagogie dans l’éducation pour forger des hommes et femmes aptes à affronter les défis de leurs temps.
Radio Afrique Santé : Bonjour Monsieur Merci d’avoir accepté de répondre aux questions de Radio Afrique Santé, la première radio web filmée au Bénin. Présentez-vous à nos auditeurs, s’il vous plaît.
Maxime Euloge AGASSOUNON : Bonjour madame la journaliste et merci à Radio Afrique Santé pour cette belle initiative qui représente pour nous une opportunité.
Radio Afrique Santé : Merci de vous présenter svp
Maxime Euloge AGASSOUNON : Je suis Maxime Euloge AGASSOUNON, technopédagogue et didacticien de discipline de l’EFTP, professeur certifié de droit. Je suis spécialisé dans l’ingénierie de formation, enseignant, formateur et passionné par la relation entre pédagogie, droit et numérique. J’oeuvre depuis plusieurs années à promouvoir une éducation centrée sur l’humain, mais ouverte à l’innovation. Comme je le dis souvent, le futur ne se contemple pas, il se construit avec audace et lucidité.
Radio Afrique Santé : Vous avez publié une chronique titrée « L’école béninoise à l’heure du virage numérique ». Qu’est-ce qui vous a poussé à une telle réflexion ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Ma chronique est motivée par le résultat d’une observation simple. Le monde avance, mais notre école avance lentement. Le numérique est devenu la langue de la modernité. Or, beaucoup d’enseignants, par manque de formation ou de moyens, n’osent pas l’adopter. J’ai voulu lancer un appel, celui de ne pas rester spectateur du progrès, mais d’être acteur. En effet, la technopédagogie n’est pas un luxe de pays riches. C’est une méthode pour apprendre mieux, plus vite, plus efficacement, mais dans des conditions modestes.
Radio Afrique Santé : Comment définissez-vous la Technopédagogie ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : La Technopédagogie, c’est la fusion intelligente entre la pédagogie et la technologie. Elle ne consiste pas à remplacer le professeur par la machine, mais à vous donner du pouvoir à l’enseignant et à l’apprenant. C’est une pédagogie interactive, participative, dans laquelle l’élève devient un acteur de son apprentissage et l’enseignant, concepteur, guide et mentor. Il faut y voir également une approche humanisée, parce qu’elle met la technologie au service du développement des compétences, de la créativité et de l’esprit critique.
Radio Afrique Santé : Pensez-vous qu’au Bénin, nous sommes prêts pour une telle révolution ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Pas totalement, mais nous pouvons le devenir. La question n’est pas de savoir si nous avons les ordinateurs ou les tablettes. La vraie question à ce niveau-là, c’est, avons-nous la volonté et la vision ? Déjà, si nous formons les enseignants, les encadreurs pédagogiques, les parents et même les apprenants eux-mêmes, nous aurons déjà fait un grand pas. L’école béninoise n’a pas besoin d’attendre d’avoir tout pour commencer. Elle doit commencer pour tout avoir.
Radio Afrique Santé : Comment pensez-vous que le monde éducatif puisse travailler à rentrer dans la danse ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Pour rentrer dans la danse, je crois et je pense fermement que d’abord, le monde éducatif doit valoriser la formation continue des enseignants. Ça, c’est fondamental. Ensuite, développer des cellules numériques dans les établissements pour accompagner les enseignants. Il faut aussi motiver les anciens enseignants, parce que cette catégorie est souvent déstabilisée par la vitesse du changement. Donc, à travers une pédagogie différenciée, il faut donc les accompagner avec leur rythme, en les suivant, sans les juger. Pour finir, je crois qu’il faut surtout éviter d’arracher le téléphone portable ou les outils numériques aux jeunes, mais canaliser leur usage vers les activités d’apprentissage, de recherche et de création. Le numérique n’est pas l’ennemi de l’éducation, il en est désormais un moteur.
Radio Afrique Santé : Comment entrevoyez-vous cette alliance entre technologie et pédagogie ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Je dirais que c’est une symbiose complémentaire. La pédagogie apporte la méthode, la bienveillance et la rigueur. La technologie apporte, quant à elle, la souplesse, la rapidité et l’accès illimité au savoir. Ensemble, ces deux éléments transforment la salle de classe en un écosystème d’apprentissage vivant, où l’élève apprend à apprendre, où les erreurs de l’apprenant deviennent source de progrès.
Radio Afrique Santé : Quelle serait l’urgence si l’école béninoise veut réussir ce virage numérique?
Maxime Euloge AGASSOUNON : L’urgence absolue pour réussir ce virage numérique, c’est la formation humaine avant la formation technique. En fait, pour moi, former, c’est allumer une flamme. Ce n’est pas remplir un vase. Nous devons former les enseignants à utiliser le numérique avec le sens. Les élèves à s’en servir avec éthique. Et les responsables administratifs, nous devons les inviter à en faire un levier de pilotage. C’est cette approche systémique cohérente, et parfois même humaine, qui garantira la durabilité du virage numérique.
Radio Afrique Santé : Quels pourraient, selon vous, les obstacles?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Les obstacles à cette transformation, je veux les catégoriser en trois grands groupes. Nous avons, premièrement, les obstacles matériels. Tout ce qui fait qu’aujourd’hui, on pense au fait que nous ne sommes pas encore prêts. Le manque d’équipement. Les équipements à la pointe. Le manque de connexion stable partout. Surtout que parfois, nous sommes dans les milieux ruraux. La deuxième catégorie, ce sont les obstacles culturels. Avec la peur du changement et la méfiance vis-à-vis de la technologie. La troisième catégorie, ce sont les obstacles institutionnels. Car la politique éducative doit encore mieux intégrer le numérique dans ses référentiels de formation et surtout d’éducation. Mais je suis confiant que ces obstacles ne sont pas des murs, mais plutôt des marches pour penser autrement le système éducatif.
Radio Afrique Santé : Est-ce parce que l’enseignement traditionnel a montré ses limites que
vous militez pour la Technopédagogie ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Bien sûr, bien sûr. Et je le dis sans me prier pour ce bout d’air. L’enseignement traditionnel a produit d’excellents esprits. Mais aujourd’hui, il a atteint ses limites. Il est souvent figé. Tout est déjà calqué. L’enfant rentre en classe, il apprend et il sort. Il récite après. Non, le monde actuel exige des compétences transversales. Vous voyez, parfois même la présence d’interdisciplinarité peut atteindre un objectif. De la communication, de la créativité. Et beaucoup d’esprit critique. La Technopédagogie offre donc cet espace-là, dans lequel l’élève apprend à faire, à comprendre et à créer, au lieu de seulement réciter les leçons.
Radio Afrique Santé : En tant qu’expert dans le domaine, quels sont les conseils que vous avez à donner?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Comme conseils, je dirais ceci. Commencez avec ce que vous avez, mais commencez avec vision. Formez-vous. Partagez vos expériences. Ne craignez pas le numérique. A nos autorités, je conseille d’investir, non pas seulement dans les équipements, mais dans la motivation et la reconnaissance des enseignants innovants. Aux jeunes, j’apprenais, je dirais, transformez vos téléphones en instruments de savoir. Maintenant, à mes collègues, je demanderai de continuer d’inspirer, d’encadrer, de construire ensemble une éducation béninoise forte et moderne.
Radio Afrique Santé : Votre mot de fin.
Maxime Euloge AGASSOUNON : Merci beaucoup. Déjà, je dirais que le numérique n’est pas un mirage venu d’ailleurs. C’est une opportunité à notre côté. L’école béninoise a le talent, la jeunesse et la créativité nécessaires pour réussir cette mutation. Si nous unissons la technologie, la pédagogie et l’humain, comme j’ai l’habitude de le dire, alors nous écrirons une nouvelle page de notre histoire éducative. Or, l’avenir n’attend pas. Il s’invente dès maintenant avec audace, humilité et intelligence collective. Merci à Radio Afrique Santé et vive l’école béninoise technopédagogique.
Radio Afrique Santé : Vous avez publié une chronique titrée « L’école béninoise à l’heure du virage numérique ». Qu’est-ce qui vous a poussé à une telle réflexion ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Ma chronique est motivée par le résultat d’une observation simple. Le monde avance, mais notre école avance lentement. Le numérique est devenu la langue de la modernité. Or, beaucoup d’enseignants, par manque de formation ou de moyens, n’osent pas l’adopter. J’ai voulu lancer un appel, celui de ne pas rester spectateur du progrès, mais d’être acteur. En effet, la technopédagogie n’est pas un luxe de pays riches. C’est une méthode pour apprendre mieux, plus vite, plus efficacement, mais dans des conditions modestes.
Radio Afrique Santé : Comment définissez-vous la Technopédagogie ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : La Technopédagogie, c’est la fusion intelligente entre la pédagogie et la technologie. Elle ne consiste pas à remplacer le professeur par la machine, mais à vous donner du pouvoir à l’enseignant et à l’apprenant. C’est une pédagogie interactive, participative, dans laquelle l’élève devient un acteur de son apprentissage et l’enseignant, concepteur, guide et mentor. Il faut y voir également une approche humanisée, parce qu’elle met la technologie au service du développement des compétences, de la créativité et de l’esprit critique.
Radio Afrique Santé : Pensez-vous qu’au Bénin, nous sommes prêts pour une telle révolution ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Pas totalement, mais nous pouvons le devenir. La question n’est pas de savoir si nous avons les ordinateurs ou les tablettes. La vraie question à ce niveau-là, c’est, avons-nous la volonté et la vision ? Déjà, si nous formons les enseignants, les encadreurs pédagogiques, les parents et même les apprenants eux-mêmes, nous aurons déjà fait un grand pas. L’école béninoise n’a pas besoin d’attendre d’avoir tout pour commencer. Elle doit commencer pour tout avoir.
Radio Afrique Santé : Comment pensez-vous que le monde éducatif puisse travailler à rentrer dans la danse ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Pour rentrer dans la danse, je crois et je pense fermement que d’abord, le monde éducatif doit valoriser la formation continue des enseignants. Ça, c’est fondamental. Ensuite, développer des cellules numériques dans les établissements pour accompagner les enseignants. Il faut aussi motiver les anciens enseignants, parce que cette catégorie est souvent déstabilisée par la vitesse du changement. Donc, à travers une pédagogie différenciée, il faut donc les accompagner avec leur rythme, en les suivant, sans les juger. Pour finir, je crois qu’il faut surtout éviter d’arracher le téléphone portable ou les outils numériques aux jeunes, mais canaliser leur usage vers les activités d’apprentissage, de recherche et de création. Le numérique n’est pas l’ennemi de l’éducation, il en est désormais un moteur.
Radio Afrique Santé : Comment entrevoyez-vous cette alliance entre technologie et pédagogie ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Je dirais que c’est une symbiose complémentaire. La pédagogie apporte la méthode, la bienveillance et la rigueur. La technologie apporte, quant à elle, la souplesse, la rapidité et l’accès illimité au savoir. Ensemble, ces deux éléments transforment la salle de classe en un écosystème d’apprentissage vivant, où l’élève apprend à apprendre, où les erreurs de l’apprenant deviennent source de progrès.
Radio Afrique Santé : Quelle serait l’urgence si l’école béninoise veut réussir ce virage numérique?
Maxime Euloge AGASSOUNON : L’urgence absolue pour réussir ce virage numérique, c’est la formation humaine avant la formation technique. En fait, pour moi, former, c’est allumer une flamme. Ce n’est pas remplir un vase. Nous devons former les enseignants à utiliser le numérique avec le sens. Les élèves à s’en servir avec éthique. Et les responsables administratifs, nous devons les inviter à en faire un levier de pilotage. C’est cette approche systémique cohérente, et parfois même humaine, qui garantira la durabilité du virage numérique.
Radio Afrique Santé : Quels pourraient, selon vous, les obstacles?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Les obstacles à cette transformation, je veux les catégoriser en trois grands groupes. Nous avons, premièrement, les obstacles matériels. Tout ce qui fait qu’aujourd’hui, on pense au fait que nous ne sommes pas encore prêts. Le manque d’équipement. Les équipements à la pointe. Le manque de connexion stable partout. Surtout que parfois, nous sommes dans les milieux ruraux. La deuxième catégorie, ce sont les obstacles culturels. Avec la peur du changement et la méfiance vis-à-vis de la technologie. La troisième catégorie, ce sont les obstacles institutionnels. Car la politique éducative doit encore mieux intégrer le numérique dans ses référentiels de formation et surtout d’éducation. Mais je suis confiant que ces obstacles ne sont pas des murs, mais plutôt des marches pour penser autrement le système éducatif.
Radio Afrique Santé : Est-ce parce que l’enseignement traditionnel a montré ses limites que
vous militez pour la Technopédagogie ?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Bien sûr, bien sûr. Et je le dis sans me prier pour ce bout d’air. L’enseignement traditionnel a produit d’excellents esprits. Mais aujourd’hui, il a atteint ses limites. Il est souvent figé. Tout est déjà calqué. L’enfant rentre en classe, il apprend et il sort. Il récite après. Non, le monde actuel exige des compétences transversales. Vous voyez, parfois même la présence d’interdisciplinarité peut atteindre un objectif. De la communication, de la créativité. Et beaucoup d’esprit critique. La Technopédagogie offre donc cet espace-là, dans lequel l’élève apprend à faire, à comprendre et à créer, au lieu de seulement réciter les leçons.
Radio Afrique Santé : En tant qu’expert dans le domaine, quels sont les conseils que vous avez à donner?
Maxime Euloge AGASSOUNON : Comme conseils, je dirais ceci. Commencez avec ce que vous avez, mais commencez avec vision. Formez-vous. Partagez vos expériences. Ne craignez pas le numérique. A nos autorités, je conseille d’investir, non pas seulement dans les équipements, mais dans la motivation et la reconnaissance des enseignants innovants. Aux jeunes, j’apprenais, je dirais, transformez vos téléphones en instruments de savoir. Maintenant, à mes collègues, je demanderai de continuer d’inspirer, d’encadrer, de construire ensemble une éducation béninoise forte et moderne.
Radio Afrique Santé : Votre mot de fin.
Maxime Euloge AGASSOUNON : Merci beaucoup. Déjà, je dirais que le numérique n’est pas un mirage venu d’ailleurs. C’est une opportunité à notre côté. L’école béninoise a le talent, la jeunesse et la créativité nécessaires pour réussir cette mutation. Si nous unissons la technologie, la pédagogie et l’humain, comme j’ai l’habitude de le dire, alors nous écrirons une nouvelle page de notre histoire éducative. Or, l’avenir n’attend pas. Il s’invente dès maintenant avec audace, humilité et intelligence collective. Merci à Radio Afrique Santé et vive l’école béninoise technopédagogique.

