En janvier 2026, le Bénin va franchir une étape décisive pour la santé de ses populations et celles de la sous-région. À quelques mètres du Centre Hospitalier International de Calavi, se dresse majestueusement un laboratoire national de dernière génération dédié au contrôle de la qualité des produits de santé et de l’eau. Lancé en novembre 2021 et financé à hauteur d’environ 5 milliards FCFA, le Laboratoire National de Contrôle de Qualité des Produits de Santé et de l’Eau (LNCQEPS) vise à renforcer la conformité aux normes internationales et à protéger la santé des populations béninoises et africaines.
Face aux défis liés à la circulation de produits de santé non conformes et aux enjeux de qualité de l’eau potable, le gouvernement a décidé de se doter d’un outil moderne et performant pour garantir la sécurité sanitaire des citoyens. Il traduit la volonté politique des autorités béninoises de renforcer l’autonomie nationale en matière de contrôle sanitaire, réduisant la dépendance vis-à-vis des laboratoires étrangers pour les analyses de conformité.
Conçu selon les standards internationaux, ce laboratoire vise à garantir la qualité des produits de santé (médicaments, vaccins, dispositifs médicaux) ainsi que de l’eau consommée sur le territoire national. Il s’agit d’un instrument stratégique pour assurer la santé des populations et prévenir les risques liés à la circulation de produits contrefaits ou de mauvaise qualité.
Selon le ministre de la Santé, Benjamin HOUNKPATIN, « au-delà de sa fonction scientifique, cette infrastructure est un symbole fort de souveraineté sanitaire. Elle incarne la vision du gouvernement béninois, sous le leadership du Président Patrice TALON, de bâtir un système de santé robuste, autonome et crédible ». Il ajoute que « le Bénin pourra désormais garantir à ses citoyens et à ses partenaires des produits conformes aux normes les plus exigeantes ».
Achevé à plus de 99 %, le laboratoire entièrement équipé est conçu pour accueillir des technologies d’analyse de dernière génération. Les installations, bientôt dotées de matériels de pointe, permettront de réaliser des tests complexes dans des conditions optimales. Les premières opérations de contrôle de qualité devraient démarrer dès janvier 2026, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour la régulation sanitaire nationale.
À terme, le Laboratoire National de Contrôle de Qualité des produits de santé et de l’eau d’Abomey-Calavi deviendra un pôle d’excellence sous-régional, au service non seulement du Bénin mais aussi des pays voisins. Une avancée majeure qui illustre l’ambition du pays : faire du Bénin un modèle africain de rigueur scientifique, de modernité et de protection de la santé publique.
Capacités techniques et services
Le LNCQEPS se distinguera par ses capacités analytiques avancées et sa conformité aux standards internationaux. Il offrira une gamme complète de services aux autorités sanitaires, aux laboratoires pharmaceutiques et aux professionnels de santé. Pour garantir la fiabilité de ses résultats et leur reconnaissance internationale, le LNCQEPS devra obtenir des accréditations conformes à la norme ISO 17025. Cette certification assurera la traçabilité des analyses et la validité des résultats.
Au-delà de ses frontières nationales, le LNCQEPS d’Abomey-Calavi s’inscrit dans une dynamique régionale visant à renforcer la sécurité sanitaire en Afrique de l’Ouest. Son impact dépassera le cadre béninois pour contribuer à l’amélioration de la santé publique à l’échelle sous-régionale.
Réduction des risques pour la santé publique
Les enjeux liés à la qualité de l’eau et des produits de santé sont considérables en Afrique. Selon l’OMS, la contamination microbiologique de l’eau potable peut entraîner des maladies telles que la diarrhée, le choléra et la dysenterie, responsables de nombreux décès. En Afrique subsaharienne, où l’accès à l’eau potable reste un défi, ces maladies hydriques affectent particulièrement les enfants de moins de cinq ans. Le LNCQEPS contribuera directement à la réduction de cette mortalité en assurant un contrôle rigoureux de la qualité de l’eau distribuée. Concernant les médicaments, la circulation de produits contrefaits et impropres à la consommation constitue un fléau sanitaire et économique. Un contrôle efficace permettra d’identifier et retirer du marché les médicaments contrefaits ou sous-dosés, prévenir les résistances aux antimicrobiens causées par des dosages inappropriés et garantir l’efficacité thérapeutique des traitements administrés.
En disposant de capacités analytiques nationales, les autorités pourront appliquer les normes nationales de manière rigoureuse et systématique, harmoniser les pratiques avec les standards régionaux de la CEDEAO, faciliter les inspections et contrôles aux frontières grâce à des analyses rapides, renforcer la pharmacovigilance par la détection précoce des produits défectueux. Cette capacité de contrôle national renforcera la position du Bénin dans les discussions régionales sur l’harmonisation des réglementations pharmaceutiques en Afrique de l’Ouest.
Le LNCQEPS pourrait devenir un laboratoire de référence pour plusieurs pays de la sous-région, renforçant ainsi l’intégration économique et sanitaire ouest-africaine. Au-delà de sa construction et de son équipement initial, la réussite du LNCQEPS reposera sur sa capacité à fonctionner de manière pérenne et efficace. Plusieurs défis devront être relevés pour garantir la durabilité de cette infrastructure stratégique. Ce laboratoire national représente un investissement majeur dans la santé des générations futures. Sa réussite nécessitera l’engagement de tous pour en faire un véritable outil de protection sanitaire au service des populations.

📚 Pour en savoir davantage
- Gouvernement du Bénin (2021) – Contrôle de Qualité des produits de santé et de l’eau
- Bénin Révélé (2021) – Construction et équipement du laboratoire national
- OMS (2024) – Eau potable : Faits et chiffres
- FAO (2025) – Le Sénégal avance vers une sécurité sanitaire des aliments renforcée
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